La Tambourine

Grande-Pièce

Vigne-Rouge

Le PLQ est arrivé au Conseil municipal

La Tambourine se dirige vers un épilogue heureux

Par Isabel Jan-Hess Mis à jour à 08h00

Un accord entre Carouge et le Canton permettra peut-être au quartier de sortir de dix ans d’imbroglio administratif.

Des immeubles locatifs et des espaces publics construits sur des parcelles de l’Etat, sur lesquelles la Commune ne peut pas intervenir. Des vices de forme dans certaines constructions. Des accès aux immeubles et aux garages non terminés. Des parkings sauvages et une circulation non maîtrisée autour de l’école primaire, le tout dans un quartier à très forte densité. La Tambourine, à Carouge, est née dans la douleur en l’an 2000. Depuis, les habitants mènent une croisade contre la Commune et l’Etat pour limiter la densification et réclament un réaménagement des espaces de vie, aujourd’hui majoritairement occupés par des parkings.

Un espoir se dessine avec la révision du plan localisé de quartier (PLQ) de ce secteur. Après sa mise à l’enquête cet été, il est aujourd’hui en phase de finalisation. Concrètement qu’est-ce qui va changer? L’adoption de ce PLQ permettra à Carouge de négocier la cession des voiries de ce quartier e t du parc de Battelle à la Commune. «Aujourd’hui, les parcelles appartiennent au Canton, explique Nicolas Walder, maire de Carouge. Sur la base d’une convention avec l’Etat, nous assurons l’entretien des voiries, mais nous ne pouvons pas, par exemple, envoyer nos agents municipaux (APM) verbaliser les voitures mal garées ou gérer les problèmes de circulation.»

Créer une place centrale

Si la Cité sarde perdra les 350 000 francs perçus du Canton pour l’entretien, elle gagnera la possibilité de réaménager le quartier en fonction des besoins des habitants et d’assurer les mêmes prestations que sur le reste du territoire communal. «On pourra enfin créer un troisième accès routier sur la route de Troinex afin de délester les chemins entre les immeubles et surtout fermer l’accès devant l’école, détaille Nicolas Walder. Et le renoncement de l’Université et de la Haute Ecole de gestion (HEG) à construire d’autres bâ timents dans ce secteur déjà trop densifié nous permettra de créer enfin une place centrale.»

Cette révision du PLQ sonne comme un soulagement pour les 1700 habitants de la Tambourine, qui compte une mixité de population exceptionnelle. On y compte des coopératives, des propriétés par étage (PPE), des habitats à loyers modérés (HLM), des logements étudiants, une maison de quartier, une crèche et plusieurs bâtiments de salles de l’Université et des Hautes écoles.

«Nous sommes tous satisfaits que les choses bougent enfin et on relève beaucoup de points positifs dans ce document, confie Armin Murmann, président de l’Association des habitants de la Tambourine (AHT). Nous serons proactifs dans toute la procédure d’aménagement et nous espérons que toutes ces bonnes intentions se concrétiseront vraiment.» Le responsable craint un blocage politique. «Une fois les aménagements décidés, il faudra encore que le Municipal vote les crédits d’am énagements. Sinon ce ne sera que du vent.»

Départ du Service des autos reporté

L’adoption rapide du PLQ et le renoncement aux droits à bâtir dans ce quartier ont été négociés par Carouge contre un prolongement du délai dans la vente, du Canton à Carouge, des parcelles de l’actuel Service des automobiles et de la navigation (SAN). «Nous avions un accord pour un rachat avant 2020. Mais le déménagement du SAN ayant été reporté, nous avons accepté de le prolonger à 2025 sans frais pour le Canton, contre l’adoption du PLQ et le transfert rapide des propriétés des voiries de la Tambourine et du parc Batelle.»

Cette transaction permet également à la Ville de Carouge de récupérer le parc de Battelle, situé en contrebas. Ce dernier sera complètement réaménagé en parc public piétonnier. Plus aucune voiture ne devrait passer par là pour rejoindre les bâtiments de l’Université. (TDG)